Réflichissons y plutôt..
Je pense qu'étant blogger, on est présent sur la scène culturelle Tunisienne, virtuelle soit elle. Une telle présence nous incombe de réfléchir à ce genre de panne, si j'ose dire. Une réflexion qui n'aura pas pour autant comme but de pointer du doigt un tel ou un autre, mais tenter de comprendre et analyser en premier lieu.
Les symptômes paraissent clairs : un manque effroyable de production culturelle digne de ce nom. A la place on est submergé par une musique commerciale dont le seul but est de vendre, heurtant les mœurs et appelant aux instincts pour attirer le consommateur, une production littéraire qui peine à exister tant, jeune comme vieux, nous avons abandonné le livre pour des programmes télévisés qui manquent d'originalité et de fond, un journalisme pauvre et j'en passe, les énumérer tous, ne fera qu'agiter le couteau dans la plaie.
Pourquoi un tel détournement de la culture vers la facilité et l'opportunisme. Doit on blâmer l'école, les parents, les médias... Doit on chercher le coupable? Je dis non car on est tous coupable, les uns par leur silence, les autres par leur paresse...
En effet, regardant par exemple notre système éducatif, je ne vais pas dire qu'il est le seul coupable ni qu'il n'est pas efficace. Mais simplement qu'il a tendance à pousser le jeune tunisien à orienter ses choix vers des carrières essentiellement technique ou scientifique puisque le reste « ma wakelech 5obz » et par ce fait sa formation aussi, qui le coupera des lettres et de l'art en général, "puisqu'il n'en a plus besoin". Une mentalité destructrice, puisqu'elle a tendance à générer en masse des compétences en technologie et science, en marginalisant totalement les autres discipline. Résultat, une capacité de critique intellectuelle quasi inexistante. Le jeune tunisien aujourd'hui est incapable de distinguer le produit de qualité de celui de bas étage. Ceci devient encore plus dangereux avec le phénomène internet qui nous apporte une quantité inimaginable de produit culturelle de tout part, et avec cette notion de partage et de buzz, on est face à un internaute incapable de trier le bon du mauvais puisque sa boussole culturelle est mal orientée. Il optera pour le plus facile, le plus commerciale et le plus pervers si j'ose dire et il se laissera guider par le reste du troupeau sans aucun libre arbitre, car « Si, en effet, Internet a beaucoup à offrir à qui sait ce qu'il cherche, le même Internet est tout aussi capable de compléter l'abrutissement de ceux et celles qui y naviguent sans boussole. » affirme Laurent Laplante dans " Ignorant par abus d'information " .
Ceci reste néanmoins une seule facette parmi tant d'autres mais qui me paraît d'une importance capitale. Il faut souligner cependant que ce phénomène mérite de plus amples efforts de recherche et de réforme. Et je finirais sur cette citation de Descartes qui dit que : « Pour examiner la vérité, il est besoin, une fois dans sa vie, de mettre toutes choses en doute autant qu'il se peut. » pour inviter autant de monde que je pourrais à s'auto-critiquer et pour quoi pas réviser ses choix, ses habitudes... avant qu'il ne soit trop tard.