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Un appel!
Depuis Vendredi, depuis que nous avons dit “yezzi” , je n’arrête pas de recevoir des messages de félicitations et de soutiens, de la part de quelques amis: des français, des marocains, des algériens, des égyptiens... De tout part et ça me rend fier, ça nous rend fier. Rien qu’en parcourant le web, les même messages s’adressant au peuple tunisien, sont omniprésents. Bien sûr je ne suis pas le seul à l’avoir constaté, et ce n’est donc pas pour cette raison que j’écris ces quelques lignes. Mais principalement pour mettre en évidence le fait qu’aujourd’hui en tant que tunisiens, nous avons une responsabilité, envers nous même mais aussi envers le reste du monde arabe, voire bien au-delà des frontières de ce dernier. Cette responsabilité se résume à ne pas laisser tomber “thawrat al ahrar” dans les mauvaises mains, ni dans la mauvaise direction. Notre devoir aujourd’hui est de la faire fleurir, la réussir jusqu’au bout, non seulement afin d’aboutir à la construction du pays dont on a tous rêvé, non seulement pour que nous disions “nous sommes libres” et que cette phrase puisse raisonner pendant des générations, mais aussi pour que tout ceux qui vivent ce que nous avons vécu pendant des décennies puissent avoir confiance en leur capacité à changer leur avenir, et de se débarrasser de leurs sombre présent.
Je ne veux adopter aucune position ou idéologie politique pour l’instant. Je ne vais pas, non plus, m’aventurer à analyser quoi que ce soit. Je ne participerais à aucune chasse aux sorcières. Chaque chose en ce temps. Mais je voudrais lancer un appel dont je suis certes pas le seul à faire, mais zeyedet el khi5 ma fiha endema. Vigilence, soyons attentifs à toute ces manoeuvres politiques, à cette tentative signe d’impuissance, qu’entreprennent les quelques “réscapés” de la colère du peuple. Entre radier ZABA du RCD, la démission de Ghannouchi et Mbazaa de ce partie de la peur, et ne parlons pas de la mascarade, qu’ils ont appelé gouvernement transitoire annoncé par un premier ministre qui refuse tout de suite après de réponde aux questions des journalistes (un autre lâche parmi tant d’autres vous me diriez), force est de constater que la révolution n’est qu’à sa tendre enfance. Et comme tout enfant elle a besoin qu’on l’épaule, qu’on la guide vers le bon chemin. Comme tout enfant elle fera des bêtises et des erreurs qu’il va falloir rectifier sans tarder, car comme dit le proverbe : man chabba 3ala chayin chéba 3alyahi.
Je sais pertinemment que ceci parait évident et que tout tunisien libre en est convaincu. La preuve, des manifestants dans la rue partout dans le pays, des démissions au sein de la "mascarade", etc...
Mais en parcourant Facebook, quelques blogs et forums, j'ai eu un petit pincement au coeur, à la vue de pseudo-documents incriminent celui ci ou un autre, à la vue de vidéos appelant à la vengeance, d’autres montrant les richesses volés aux tunisiens par les mafieux déchus en tout absence de preuves... Et chers amis, c’est ce qui me pousse à faire cet appel, que je me lasserais pas de renouveler: Vigilence. Concentrons nous sur l’essentiel, sur les réformes urgentes dont la marche du développement et de la démocratie ont besoin. Je citerai: la réforme de la justice, complice de ces vingt-trois ans de terreur, de toute une économie qui a souffert de pratiques mafieuses et de corruption qu’il faudra bannir, de la création d’un vrai gouvernement qui saura respecter l’avis du peuple, la constitution et surtout l’indépendance du législatif et de la justice... La liste est non exhaustive, et le travail sera ardu. Et si nous mettons tout en oeuvre pour les réussir, on échapperas au pire.
On échappera à ces manoeuvres malhonnêtes et aux interventions étrangères. Et oui il ne faut pas oublier que ce qui se passe ici aujourd’hui dérange la plus part des “Grands”, et bien qu’ils soient petits face à ce peuple brave, ils feront tout ce qui est en leur pouvoir pour faire échouer ce pour quoi on s’est battu et on se battra.
Notre révolution est venu du peuple, sans aucune intervention de personne ou d’organisme, elle naît de l’étincelle qu’un jour Mohammed Bouazizi a allumé, pour embraser toute une jeunesse sortant dans les rues réclamant sa liberté et son droit à une vie digne. Une telle révolution est difficile à contrôler ou orienter. La seule solution qui s’offrait à ces “Grands” là, qu’ils soient arabes, français ou occidentaux en générale, était de relativiser les événements passés voire discréditer la voix du peuple et soutenir le tyran. Pendant 23 jours, et depuis le 17 décembre de l’année passée, je fus horrifié par les titres des journaux qui paraissent en France et la façon avec laquelle le reste des médias relatait et interprétait les évènements en Tunisie. On a beau les appeler médias libres, elle reste une liberté enchaîné à l'audience, le profit et la coalition malsaine des politiques et les hommes des médias (les grands patrons). Aujourd’hui que la révolte s’est transformé en révolution, et que le monde entier s’est rendu compte qu’un peuple est encore capable de se soulever, ils, et vous voyez de qui je parle, ont peur. Ils se cachent, ne font que quelques déclarations timides, imposées et non choisies. Alors, moi aussi j’ai peur qu’ils soient entrain de fomenter un coup, de préparer un hold-up, un art dans lequel ils ont toujours excellé.
Voyez vous donc, le danger ne vient pas seulement de l’intérieur mais aussi d’ailleurs. Vigilance et encore vigilance, ce n’est pas le moment de flancher, ce ne pas le moment des dissensions ou de détourner son attention. L’instant est fort, tirons en cette force qu’il nous faudra pour marcher sans trébucher ou tomber. Celle qui passe forcement par la solidarité et la vigilance. Alors ne perdons pas le cap, sinon on risque de perdre le reste.este.