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Pour quoi pas la philosophie?

Posted by DramaR on 14:19 in ,
Je me rappel comme si cela datait d'hier, de mon premier cour de philo. J'avais donc 18 ans, préparant un bac mathématique ou la philo n'avait qu'un petit coefficient insignifiant par rapport aux matières scientifiques. Je crois même que c'était plus au moins égale à celui de l'informatique, c'est vous dire, placer le langage de l'esprit cote à cote avec celui d'un ordinateur. Ce jour là on attendait avec impatience l'arrivée du prof, tant on nous racontait que la plupart des profs de philos étaient fêlés ou extravagants. Le voilà donc qui arrive, silence dans les rangs et les yeux scrutateurs accompagnés de préjugés de tout genres observait cette petite personne, joufflue qui s'apprêtait à nous autoriser à prendre place. Aussitôt assis et le silence revenu, Mr B. nous annonça avec une voix fluette qui n'a pas mué au moment de la puberté : « Tout ce que je sais c'est que je ne sais rien » et toute la classe , d'une seule voix, lança un rire qui fit trembler les carreaux des fenêtres et attira les curieux. Mr B. stoïque, se dirigea vers son bureau, nettoya sa chaise et s'assit en prenant soin de placer sa serviette devant lui de manière à ce qu'on ne le voit plus. « Est ce que vous me voyez? » Quelques ricanement plus tard l'un des élèves lança « Non, M'sieur » puis un autre « Si, un tout petit peu ». Mr B. se releva donc et nous lança « Mais là si et en entier, n'est ce pas? Est ce que cela peut signifier que quand vous ne me voyiez plus, je n'existait plus ou un petit peu comme a dit notre ami? » Silence dans la salle. « C'était une question mes amis ». « Non M'sieur vous existiez même étant caché » Mr B, Applaudissant : « Bravo, voilà une sage demoiselle qui ne se laisse pas berner par ses sens. Mais le fais tu en étant consciente de ton raisonnement? ou simplement par habitude? » . Silence encore. Et c'est ce même silence entre coupé par la parole de quelques rares audacieux qui a régné pendant toute l'année en classe de philo, à chaque question de Mr. B.

Serait ce la faute à ce brave Mr.B. Non absolument pas, c'était un professeur comme on en rencontre très peu: méthodique, pédagogue et surtout passionné par son métier et la pensée humaine. Malgré tout cela, il n'a réussis à faire passer cette passion qu'à très peu de mes collègues. Moi même qui m'intéressais beaucoup à la philo, je trouvais les textes de mon manuel, obscurs, difficiles à comprendre et inaccessibles. Il me fallut un travail supplémentaire que mes collègues considéraient comme une perte de temps pour arriver à saisir l'essence des textes et le fond de la pensée de leurs auteurs, et je n'y arrivais que très peu.

La philosophie à coté de l'art et des mathématiques est un vrai repère de civilisation. Ceux qui abandonnent ces disciplines fondamentales, abandonnent tout espoir de développement ou de sagesse. Or, je vous demande qui, d'entre nous, lors de son parcours scolaire ou universitaire s'est intéressé à la philosophie? Très peu vous me diriez, très rares et on les traitait de fous ou d'inconscients. Entre les « je n'y comprends rien » et les « je n'ai pas le temps, il faut que je bosses mes physiques » il y avait les « Pfff, à quoi bon? après tout je ne dépasserais pas les 4 lors de l'examen finale ». Et c'est vrai, j'ai essayé de chercher sur le net un chiffre qui indiquerait la moyenne nationale de l'épreuve de Philosophie, au bac tunisien en vain. Mais je pari qu'elle est bien en dessous de la moyenne.

Est ce la faute aux élèves alors? Ils ont leur part d'erreur, mais elle est négligeable. En effet arriver un beau jour et annoncer à une bande d'adolescents que nous allons étudier la pensée humaine et visiter le monde philosophique en neuf mois est absurde. Comment voulez vous qu'un élèves qui n'a lu que ce que ses maitres l'ont ordonné de lire et encore, puisse saisir un texte de Descartes ou l'analyse de Freud. C'est tout simplement enseigner à un arabophones la grammaire française sans qu'il ne connaisse l'alphabet latine. Il n'y comprendra rien et l'abandonnera de si tôt. Il paraît donc évident qu'introduire la philo en fin de parcours scolaire, d'une façon que je trouve violente, maladroite et totalement inefficace, ne fait qu'accroitre ce malaise qu'on a acquis petit à petit, ce mal de tête qui nous prend à chaque citation de Spinoza ou Alghazeli, cette envie de vomir à chaque fois qu'on nous demande de réfléchir à cet univers ou à notre propre existence.

Pour quoi la philosophie? Georges Gusdrof nous répond : « La philosophie, dans son ensemble, refuse de valider le droit du plus fort ; elle pourrait se définir comme le passage de la violence à la raison. » ou encore : « Toute philosophie pourrait se réduire à rechercher laborieusement cela même que l'on sait naturellement. » selon Paul Valéry. Et j'en passe, tout les sages qui ont traversé l'histoire humaine ont philosophé ou en d'autre termes, ont douté de tout ce qu'on leur a appris, entrainant le plus grand débat qu'a connu l'humanité. Et, il suffit de visiter la pensée de chaque société, de chaque civilisation pour en connaître la valeur. Mais aujourd'hui, dans la notre, on marginalise le penseur, on abandonne la philosophie et le doute, pour une certitude dogmatique et un obscurantisme effrayant. Ceux là même qui sont entrain de nous donner en pâture à des bêtes affamées qui n'hésitent pas à dévorer nos âmes et esprits.

« Lycée. 1/ Ecole antique où l'on s'entretenait de philosophie. 2/ Ecole moderne où l'on discute de football. » Voilà la cause de notre malheur, Ambrose Bierce a tout à fait raison. Et seul sur les bancs d'une nouvelle école que nous trouverons le salut. Par école j'entends tout ce qui nous apprend à réfléchir: Nos parents, nos ainées, nos professeurs, nos voisins, nos lectures... Mais si on devait se restreindre à l'école au sens propre du mot, c'est à dire un établissement ou l'on enseigne, instruit et forme, une introduction précoce de la philo sur ses bancs me parait judicieuse. En effet si on enseignait aux plus jeunes que se fier à ses sens sans analyse ni critique, si on leur enseignait depuis leur tendre enfance que un plus un est égal à deux mais aussi qu'il faut en douter pour mieux comprendre, on aura surement un autre visage de la société et de toutes ses composantes.

Pour finir, ou du moins s'arrêter là car toute une vie ne sera pas suffisante, je renouvelle encore mon appel à ceux qui mènent une bataille sanguinaire, un peu partout dans nos rues, écoles et sites internet, au nom de la foi ou de son absence, au nom de quelques gourous malintentionnés, ou d'idées qu'ils présentent comme étant parfaite et sans lacunes, de prendre quelques minutes de leur temps et de douter, de se poser des questions, de changer de point de vue... Rien que quelques minutes, et vous verrez que vous avez tort quelque part. L'ensemble des idées et des croyances qu'on accumule au fur à mesure de notre existence est semblable à un château de carte, qui tombera au premier coup de vent si l'une des cartes de la bases est mal placé. Et le seul moyen d'éviter un tel désastre c'est de réviser ses acquis aussi évidents qu'ils soient, non pas forcement pour les détruire et en apporter d'autres mais peut être bien les consolider ou les raffiner.

Enfin, comme on avait commencer avec une citation de Socrate, pour quoi ne pas finir sur un autre de ses conseils qui dit : « Si un âne te donne un coup de pied, ne lui rends pas. » sa77a chribitkom et je vous laisse méditer la dessus, si bien sûr, vous ne regardez pas « Maktoub ».

P.S. : Un livre que je conseil à tout le monde mais surtout aux plus jeunes d'entre nous, que je conseil aussi aux parents qui se soucient de leurs enfants : « Le monde de Sophie » de Jostein GAARDER. Un livre qui a eu un franc succès depuis sa publication à nos jour et qui nous fait visiter à travers un récit bien ficelé et un langage simplifié, le monde de cette fameuse Sophie qui n'est qu'un monde peuplé de philosophes et d'idées loin d'être préfabriquées. En un mot, l'outil idéale pour introduire les notions philosophiques sans heurter ni ennuyer le lecteur. http://pagesperso-orange.fr/mondalire/Soph.htm




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Danger: déchirure sociale en formation!

Posted by DramaR on 12:13 in ,

Je suis ravi que le débat continue, que ce soit dans les commentaires qui disons le ne sont pas tous constructifs s'ils prennent une tournure d'indignation ou d'attaques gratuites, ou sur les blogs. J'aimerais tout de même inviter quelques blogueurs à éviter d'effacer les commentaires non vulgaires bien sur, on ne va pas jouer les censeurs à notre tour.

Ceci dit, j'ai remarqué que certains sans les citer, se contentent de refléter les problèmes et crier leur mécontentement sans pour autant aller au fond des choses et essayer d'analyser ces phénomènes en cherchant les éventuelles causes et conséquences. Prétendre trouver une solution sur les pages d'un blog est absurde, c'est un travail qui nécessite des recherches et une activité effective sur le terrain. Cependant se limiter à l'indignation et pointer du doigt les individus ne nous avancera pas d'un poil, voire pire.

J 'aimerais donc pour commencer, revenir encore sur la nouvelle note de Tarek « Islam entre fond et forme » qui pointe du doigt cette mode d'islamisation du quotidien tunisien, mais aussi de sa rue, sa mentalité et ses habitudes. Me choquer ne serait pas le bon terme puisque ceci paraissait prévisible depuis quelques années. M'attrister serait plus adéquat. En effet, je me félicitait d'appartenir à une société qui a su moderniser sa vision et sa pratique de la religion. Il faut avouer qu'à un certain moment, on a su conserver un équilibre, fragile soit-il, entre les courants d'islamisations et les courants de modernisation voire d'occidentalisation. Il est vrai que le nombre réduits de moyens de communications aurait contribuer à cela et que l'ouverture médiatique que connait notre société aujourd'hui n'était pas toujours de mise. Néanmoins, la société tunisienne, ou je dirais même le tunisien, était capable d'adapter sa religion à ses conditions, en acceptant la modernisation avec un œil critique et vis versa.

Aujourd'hui cet équilibre semble corrompu. Car si on observe cette société d'un œil extérieur on se rend vite compte qu'elle est composée de deux genres d'individus. Le premier, rejette totalement toute tentative d'ouverture ou de modernisation et préfère revenir aux traditions comme lui aura dicté le Shiekh un tel ou L'imam un autre. Suivant ainsi un modèle qui a quasiment cessé d'exister à un certain moment au sein de cette société. Un modèle qui semble évidemment non compatible avec le futur et préfère vivre dans le passé est du coup dangereux au vrai sens du terme. Le cas est le même pour le deuxième genre de composante, celle qui de la même façon rejette totalement le passé et la tradition, s'accrochant à un modèle étranger comme seule ligne de conduite. Une modernité dangereuse car elle tend elle aussi vers l'extrémisme. Il ne faut tout de même pas croire que ces deux composantes sont nouvelles au contraires elles ont toujours existé mais pas avec une telle ampleur. Aujourd'hui elles prennent la place de la modération. Aujourd'hui on connait l'aire du copier/coller sans vérifier que les informations qu'on absorbe ne sont pas infectés par des virus. Et j'entends par virus, ceux à qui profite cette situation de vide intellectuel, pour prêcher chacun à sa manières ces idées opportunistes et dangereuses. Il faut absolument se rendre à l'évidence qu'ils sont un vrai fléau qui apporte avec lui les premiers signes de la décadence. Et je ne fais pas de différence entre les islamistes qui véhiculent des idées de haine et de mépris de l'autre, ou des libéraux qui se permettent de vendre nos esprits aux plus offrants. Les deux n'auront d'effet que de transformer chaque individu en une brebis galeuses, prête à exécuter tout ce que lui dictera son maître.

La cause principale de ceci semble bien sûr sauter aux yeux : L'absence d'une critique constructive. A la place on retrouve une guerre froide entre deux clans qui n'hésite pas à attaquer l'autre pour le décréditer afin de convaincre, au lieu d'avoir la même bataille mais cette fois ci à coup d'arguments et de recherche à la place des attaques et des diffamations. Ajouter à cela un matraquage intensif qui fait souvent appel à des méthodes malhonnêtes et viles usant des faiblesses de l'homme tels que ses instincts ses peurs et ses fantasmes. Au lieu de se rendre compte que c'est la preuve même de la malhonnêteté de celles si, on plonge dedans, choisissant la solution la plus facile puisque réfléchir est une vielle mode.

Cependant le vide intellectuel n'est pas le seul coupable car il ne faut pas négliger l'approche économique de ce phénomène que je préfère ne pas traiter pour le moment.

Je vais finir encore sur une citation d'Amélie Nothomb qui dit :« Le seul mauvais choix est l'absence de choix » et je renouvelle ainsi mon appel à tout ceux qu'il atteindra afin de les inviter à choisir et non subir dans un premier lieu puis savoir critiquer ses propres choix et les affiner en y retranchant ce qui semble corrompu et malhonnête. Aujourd'hui on a besoin d'un discours qui nous uni contre les obstacles futurs et qu'il soit efficace si on ne veut pas connaître une déchirure sociale et une guerre des classes qui se profile à l'horizon. Abandonnons cette lubie à attaquer l'autre et l'incriminer s'il ne pense pas comme je pense ou s'il ne crois pas à ce que je crois. Abandonnons cette guerre pour un vrai dialogue constructif et civilisé. Loin de moi vouloir passer pour un donneur de leçon, mais il me semble que ça sera notre unique rempart contre des fléaux qui nous viennent d'ailleurs après avoir ravager ce qui les a croisés, tel un essaim d'insectes nuisibles.

Image : Déchirure
© Jacques-Daniel Rochat, CREA-7

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Réflichissons y plutôt..

Posted by DramaR on 19:38 in ,
Tarek a le blues. Et bien moi aussi, en grande partie à cause de la même raison. Mais je crois que fuir devant l'analyse et survoler le phénomène superficiellement ne fera qu'accentuer ta déprime cher Tarek.

Je pense qu'étant blogger, on est présent sur la scène culturelle Tunisienne, virtuelle soit elle. Une telle présence nous incombe de réfléchir à ce genre de panne, si j'ose dire. Une réflexion qui n'aura pas pour autant comme but de pointer du doigt un tel ou un autre, mais tenter de comprendre et analyser en premier lieu.

Les symptômes paraissent clairs : un manque effroyable de production culturelle digne de ce nom. A la place on est submergé par une musique commerciale dont le seul but est de vendre, heurtant les mœurs et appelant aux instincts pour attirer le consommateur, une production littéraire qui peine à exister tant, jeune comme vieux, nous avons abandonné le livre pour des programmes télévisés qui manquent d'originalité et de fond, un journalisme pauvre et j'en passe, les énumérer tous, ne fera qu'agiter le couteau dans la plaie.

Pourquoi un tel détournement de la culture vers la facilité et l'opportunisme. Doit on blâmer l'école, les parents, les médias... Doit on chercher le coupable? Je dis non car on est tous coupable, les uns par leur silence, les autres par leur paresse...

En effet, regardant par exemple notre système éducatif, je ne vais pas dire qu'il est le seul coupable ni qu'il n'est pas efficace. Mais simplement qu'il a tendance à pousser le jeune tunisien à orienter ses choix vers des carrières essentiellement technique ou scientifique puisque le reste « ma wakelech 5obz » et par ce fait sa formation aussi, qui le coupera des lettres et de l'art en général, "puisqu'il n'en a plus besoin". Une mentalité destructrice, puisqu'elle a tendance à générer en masse des compétences en technologie et science, en marginalisant totalement les autres discipline. Résultat, une capacité de critique intellectuelle quasi inexistante. Le jeune tunisien aujourd'hui est incapable de distinguer le produit de qualité de celui de bas étage. Ceci devient encore plus dangereux avec le phénomène internet qui nous apporte une quantité inimaginable de produit culturelle de tout part, et avec cette notion de partage et de buzz, on est face à un internaute incapable de trier le bon du mauvais puisque sa boussole culturelle est mal orientée. Il optera pour le plus facile, le plus commerciale et le plus pervers si j'ose dire et il se laissera guider par le reste du troupeau sans aucun libre arbitre, car « Si, en effet, Internet a beaucoup à offrir à qui sait ce qu'il cherche, le même Internet est tout aussi capable de compléter l'abrutissement de ceux et celles qui y naviguent sans boussole. » affirme Laurent Laplante dans " Ignorant par abus d'information " .


Ceci reste néanmoins une seule facette parmi tant d'autres mais qui me paraît d'une importance capitale. Il faut souligner cependant que ce phénomène mérite de plus amples efforts de recherche et de réforme. Et je finirais sur cette citation de Descartes qui dit que : « Pour examiner la vérité, il est besoin, une fois dans sa vie, de mettre toutes choses en doute autant qu'il se peut. » pour inviter autant de monde que je pourrais à s'auto-critiquer et pour quoi pas réviser ses choix, ses habitudes... avant qu'il ne soit trop tard.

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Sous le sapin

Posted by DramaR on 17:14 in ,
Elle scruta le parc des yeux à la recherche de ses deux amis, et ne tarda pas à capter leurs rires sonores bien qu'ils n'étaient pas visibles. Elle les rejoignit à l'ombre d'un grand arbre qui faisait le coin " ah oui c'est vrai qu'ils avaient dit sous le sapin"
- Bah alors? vous vous amusez sans moi?
- Et bien je racontais la chute du patron dans les escaliers aujourd'hui, distrait par une jupe trop courte pour monter des marches , lança Karim
- Allez pousse toi un peu Kraim, ça fait un moment que je l'ai pas vu, celui là
- C'est pas de ma faute, c'est vous qui donnez pas de nouvelles c'est à croire que vous vous auto suffisez.
- C'est pas faut
- Ah ce bon vieux sapin! soupira Nadia
- Et comment! sans lui nous ne serons pas réunis aujourd'hui. Vous vous rappelez les circonstances malheureuses de notre rencontre, dit Karim en ricanant
- Et ben voilà, suffit qu'elle arrive celle là pour que le passé arrive avec, mais laisse le là ou il est, parlez moi plutôt de vous, ça fait un bail qu'on ne s'est pas vu.
- Bah écoute, pas grand chose la routine quoi! Boulot métro dodo et parfois, quelques sorties. Je dis bien parfois hein, Kraim, dit Nadia en lançant un regard moqueur vers son fiancé.
- Ah oui mais t'avais qu'à choisir le fêtard à la place du casanier. Mais dites pas de cérémonie officielle à l'horizon? demanda Firas en sachant qu'ils allaient partir dans le fameux débat mariage pas mariage.
Nadia fronça les sourcils en jetant quelques regards furtifs vers Karim de peur de croiser son regard. Celui là ne tarda pas à jouer sa tirade habituelle:
- Ah mais tu sais nous, le mariage, c'est pas vraiment notre truc, ce n'est finalement qu'un bout de papier. Hein puce?
Nadia fronça encore les sourcils et regarda Firas qui surpris de voir un désaccord de cette empleur au sein de ce couple, compris aussitôt qu'il fallait changer de sujet :
- J'ai mieux, Le fameux tajine à la ricotta façon Firas et une bonne bouteille de vin, qui dit mieux?
- Alors, riz contenais, nems au crevettes et des raviolis végétariens.
- J'ai oublié qu'il fallait pas poser la question, ah Nadia et l'extrême orient!
- T'aurais vu la maison, on dirait un temple bouddhiste. lança Karim en rendant son regard moqueur à sa copine.
- Quoi tu aime pas ma déco?
- Ah non j'ai jamais dis ça, ta déco est très raffiné comme ta cuisine d'ailleurs sauf que parfois j'ai l'impression de vivre avec une chinoise.
- Et bah t'as pas à te plaindre, ricana Firas, ça varie le plaisir sans tromper.
- Tu veux mourir toi, lança nadia en se jetant sur son ami d'enfance.
- Aïe, aïe.
- Et que je ne t'y reprenne plus.
- Bon allez vous allez me gouter ça avec un bon verre de vin, y'a du nouveau dans la recette.
- Ah non pas de vin pour moi merci, dit Nadia avec un petit rictus au coin de la bouche.
- Tiens, c'est nouveau ça! En plus j'aime pas cette grimace. Tu arrête de boire?
- Oui et non!
- Comment ça oui et non?
- Elle est enceinte! répondit Karim d'un ton exaspéré.
- Quoi? Et vous attendiez tout ce temps pour me le dire, félicitations. mais en même temps je ne sais pas quoi en penser. La famille est au courant?
- Non t'es fou, ils vont nous trucider vivants si on leur annonce ça comme ça! Dit Karim
- Vous ne le gardez pas alors?
- Et bien mademoiselle prétend que ce qu'elle a dans le ventre et conscient et que c'est criminel d'avorter.
- Nadia?
Elle ne les écoutait plus dés qu'ils ont parlé de son bébé. Elle voulait le garder, mais devant l'entêtement de Karim qui refuse le mariage et la pression de la famille qui risque d'avoir des soupçons à tout moment, elle ne savait plus quoi faire.
- Puce?
- Oui je suis désolée, ça vous dérangerez de changer de sujet? On aura tout le loisir d'en parler plus tard. Tu viens dormir à la maison Firas?
- Heu, je sais pas trop, je dois...
- Non non, tu viens à la maison et puis c'est tout, pas de discussion possible.
- Oui mon général.
- Mmm c'est délicieux.
Le petit pique nique continua jusqu'à ce qu'il fasse nuit. Firas savait maintenant pour quoi Nadia insistait pour qu'ils retrouvent leurs vielles habitudes et savait qu'il fallait avoir une bonne discussion avec Karim le m'en foutiste et ça ne sera pas de la tarte.

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Langar

Posted by DramaR on 17:06 in ,


Scène 1

Une jeune fille avachit sur un banc au milieu de l'unique quai de la gare ou elle se trouve. Pas très loin sur un autre banc un vieil homme est en train de marmonner quelques choses, mais on arrive difficilement à distinguer ses traits. On entend des pas, puis on voit la silhouette d'un jeune homme, tenant sa veste à la main. Tout le monde attendais le train qui semble ne jamais être passé sur les rails couverte par une couche de mousse et de déchets. Il est trois heure du matin et une faible lumière éclaire une partie du quai.

Le jeune homme regarde sa montre inquiet et se dirige aussitôt vers la fille.


Le jeune homme ( se penchant légèrement vers la fille)
Excusez moi. Sauriez vous quand passera le train?

La jeune fille (levant ses yeux enflée trahissant ses pleurs)
Quoi?

Le jeune homme
Vous allez bien mademoiselle.

La jeune fille (reprenant son souffle)
oui oui.

Le jeune homme

Si vous le dites. Vous sauriez à quelle heure...

La jeune fille
Non!

Le vieil homme (laissant tomber une bouteille qui éclata en mille morceaux)
Sa....t... d.. groooom mmm.

Scène 2

La fille est encore sur le banc à sangloter, le jeune homme est assis par terre regardant sa montre toute les deux minutes et le vieil homme semble être endormi. Cela fait 2 heures et le train n'arrive toujours pas.



Le Jeune homme (se mettant debout )
Non mais il va arriver ce train?

Le vieil homme
hein? Mmm

Le jeune homme
(faisant les milles pas sur le quai)
ça fait deux heures qu'on l'attend ce foutu train

Le vieil homme
Hé vous là! vous voyez pas qu'y a des gens qui essayent de dormir ici?

Le jeune homme (s'approchant du vieil homme en se bouchant le nez)
Excusez moi. Est ce qu'il y a encore des trains?

Le vieil homme (en se mettant en position assis)
Quoi des trains? Quels trains?

Le jeune homme
Il manquait plus que ça, un taré!

Le vieil homme
Quoé?

Le jeune homme

Rien rendormez vous.

Le vieil homme

Dites monsieur, qu's que vous faites ici? Il est rare d'voir des gens aussi bien habillé qu'vous dans l'coin.

Le jeune homme

C'est bien là mon malheur, je suis venu pour le boulot.

Le vieil homme
Le boulot vous dites? Z'êtes un commerciale ou un truc du genre?

Le jeune Homme
Non et puis de quoi je me mêle?

Le vieil homme
Ah mais l'prenez pas comme ça j'voulais aider c'est tout. Vot'copine elle va bien?

Le jeune homme
(en s'éloignant)
Je ne la connais pas. Elle pleure depuis tout à l'heure

Le vieil homme
(en crachant sur les rails)
Ah les jeunes d'aujourd'hui aucun respect.


Scène 3

Le vieil homme suit le jeune homme qui s'approche de la jeune fille.



Le jeune homme (en tendant un mouchoir à celle ci)
Mademoiselle, tenez.

La jeune fille (en essuyant ses larmes)
Merci

Le vieil homme s'approche encore mais ne dit rien

Le jeune homme

Écoutez je sais que ce n'est pas le moment mais je voudrais savoir si vous avez une idée sur les horaires du train. Ça fait deux heures qu'on attend quand même.

La jeune fille

Non je n'en ai pas la moindre idée. On m'a dit qu'il y avait un train de nuit mais pas à quelle heure il passait. Je dois partir loin d'ici.

Le jeune homme (en regardant dans la direction du vieux qui tendait l'oriel)
Hé... Monsieur, vous habitez ici?

Le vieil homme
(surpris)
Moi, habiter ici? Non.

Le jeune homme
Et ben dis donc, on n'avance pas.

La jeune fille
Je dois partir, je dois partir je n'en peut plus..

(Elle éclata en sanglot)

Le jeune homme
Calmez vous, on a tous envie de partir.

La jeune fille
(entrecoupé de sanglots)
Vous ne comprenez rien... je dois partir … Il m'a trahis... Il m'a quitté... Je n'en peux plus je dois partir

Le jeune homme
Calmez vous donc, tenez ça va vous aider... Ne vous inquiétez pas c'est juste un calmant ça vous aidera.

La jeune fille

Merci

Le vieil homme

Dites monsieur vous en avez d'autres comme ça?

Le jeune homme
Quoi donc?

Le viel homme

Des calmants ça m'aidera moi aussi

Le jeune homme
tenez et fichez moi la paix s'il vous plait

Le vieil homme (en criant)
Une seule? Mais vous croyez qu'je suis un pied tendre comme vous, moé? il me faut toute la tablette.

Le jeune homme
Tenez allez éloignez vous, vous voyez pas que mademoiselle n'a pas besoin d'un tel vacarme?

Le vieil homme (content de sa prise, se dirigeant vers son banc)
ah ces mioches, aucun respect j't'jure


Scène 4

Le soleil se leve. Le vieil homme s'allonge sur son banc. La fille semble se calmer et enfoui sa tête dans les bras du jeune homme qui s'est assis auprès d'elle.


Le jeune homme
S'en est trop là.

La jeune fille (retenant ses larmes)
Je vous le fait pas dire. Je viens de loin pour le voir et je le trouve dans les bras d'une autre et ce train qui n'arrive toujours pas.

Le jeune homme (gêné en sachant qu'il doit la consoler)
Ne vous en faites pas. Il fait jour et même si on a raté le train de nuit, un autre ne tardera pas à passer.

On voit venir de loin une personne accompagné d'un chien

Le jeune homme (reprenant espoir )
Ah enfin quelqu'un qui connaitrai peut être les horaires. Non mais regardez moi cela un gamin.
C'est bien ma chance ça.

Le gamin (surpris de voir nos trois amis. Il passe devant le couple sans s'arrêter)
Bonjour

Le jeune homme (en retenant le petit garçon)
Attends petit. Tu sais quand passe le train pour la capitale?

Le gamin
Un train? Il n'y a pas de train ici

Le jeune homme

Comment ça il n'y pas de train ici?

Le gamin

Bah oui m'sieur, c'est fermé ici. La nouvelle gare c'est de l'autre coté de la ville.

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Dimanche

Posted by DramaR on 17:03 in


Et en plus il n'y a rien qui se passe sur ce foutu Internet!
Un dimanche parisien de aout, il fais chaud, cette chaleur humide qui t'étouffe le moindre de tes souffles à peine nait aux tréfonds de tes poumons. Tu n'as envie de rien, ni bosser, ni rester collé à ce lit, ni regarder la télé, rien, le néon et tu n'y arrive pas. Il y a toujours cette petite voix d'homme des villes qui te dit désagréable, semblable à des klaxons de voitures miniatures :
"
- mais qu'est ce que tu fais imbécile? il ne faut pas rester planter, aller fais quelque chose!"
- Mais tais toi j'en ai ma claque de t'écouter, ta gueeuuule.
- Cesse de te lamenter, tu sais très bien que tu peux pas te débarrasser de moi! "

Oui je sais je suis maudit. Je suis maudit comme la majeur partie des humains de cette planète. Je me demande si on ne pourrait pas faire des recherches médicales qui pourrait nous débarrasser de cette malédiction. Après tout ça pourrait améliorer le sort de l'être humain, en moins pire, qui sait?

Et ben voilà je me reprends encore à me laisser aller à ces raisonnements absurdes. Il faut que j'occupe ma tête. aller je me fais un café. Alleeeez, ne prends pas trop ton temps la machine, il faut que j'aille voir ce qu'il y de neuf sur le net. 2 sucres... Et c'est partie.
quoi? il n'y a pas un seul message depuis hier?
Attends il est quel heure là? 13h, ouais en même temps c'est encore le matin, je regarderais plus tard. Fut un temps ou je ne passerais pas 3 minutes avant de relancer la recherche des nouveaux messages. Mais là à quoi bon? Ce n'est pas une drogue, sinon le dernier sevrage aurais été catastrophique. Je dirais par contre que c'est une habitude assez agréable je dois dire et qui me manque, surtout un dimanche après-midi.
Bon ben tout ça ne remédie pas à cette envie de "Rien" pressante, il va falloir trouver une bonne activité puisqu'on ne peut pas rester là à se morfondre.
Je me rappel quand j'étais jeune et qu'on partait quelques jours chez mes grand parents en aout justement, avant les vendanges. Les journées me semblaient affreusement longues et ennuyeuses à cette époque là. Qu'est ce que je payerais cher à cette instant là de me retrouver à l'ombre d'une "Tabia", accompagnant les jeunes pieds de vignes qui se laissaient porter par la brise du soir et les plus vielles qui résistaient bien au vent mais pas à ce qu'elles portait sous ses branches . Mais j'aimais bien la suite de la soirée tout de même. Retour à la ferme ou un bon repas ne tardait pas à nous envoyer des effluves de senteur qui relâchent tout les muscles de nos corps. Festin et puis s'il y a encore des survivants c'est autour du Grand Père que tout le monde se mettais à écouter tantôt ses histoires tantôt le thé noir qui bouillonnait dans sa théière. Je me rappel même que certaines soirée finissais à la darbouka et le Oud. ah, très cliché tout ça je suis d'accord, mais c'était un petit bout de bonheur dont nous ne reconnaissant la valeur que quand on l'aura perdu.
On est une race à jeter à la casse, yo bro'.
J'ai trouvé je vais mettre un film. Ouais, facile vous me dites. Mais non, ce n'est pas n'importe quel film. Le plus bidon de tout ce que j'ai histoire de mettre mon cerveau en position Off. Mmmm, voyons voir un Dumb and Dumber devrait suffire pour ça non? Quoi que... il faut se méfier du vieux Jim il est malin comme un singe. Je me rappel une fois qu'on était partie dans un débat suite à un des deux Ace Ventura. Je dois avouer que si on souffler dans le ballon, la facture serait assez lourde mais ceci dit ce que nous disions semblait sensé. Mais ne vous inquiétez pas je ne vais pas vous en parler d'avantage.
1h53 de film plus tard. Toujours au point départ. Bordel ce que j'aime pas les dimanches aprém. Même pendant les vacances c'est lourd lent et viiiide.

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"Mon amour, lui, vivra"

Posted by DramaR on 16:57 in
Il reprit donc la bretelle suivante pour rejoindre la ville, ou plutôt la seule échoppe de fleuriste ouverte à cette heure ci, pourvu qu'il ait du Lys, il s'en voudrait tant s'il devait se contenter d'un vulgaire bouquet de roses. En quittant l'autoroute, il fit fasse à la pleine lune qui l'aveugla pendant quelques secondes tellement elle rayonnait. C'était beau majestueux quelques instant de répit avant qu'un bruit suspect provenant du moteur ne l'extirpa de ses rêveries. Il s'arrêta sur la bas coté pour jeter un coup d'œil sur le capot. En sortant de la voiture il fut étouffer par la fumée qui émanait de sous le capot. Comme si ça ne suffisait pas, il fallait que la voiture tombe en panne. Ces derniers jours fut très difficile pour lui et la seule chose qui le retenait encore sur pied c'était elle. Les mots de son éditeur résonnait encore dans sa tête douloureuse : « Je suis désolé mais on ne peut pas continuer ensemble ».
La voiture était inutilisable, il chercha son téléphone dans son manteau en vain. Heureusement qu'il avait fait une bonne partie du chemin, car il ne laissera pas tomber quitte à continuer à pied. Il remit donc son manteau, récupéra ses affaires dans la voiture et pris le chemin de la ville.
Il avança le long du pont qui surplombait l'autoroute, les mains enfouis dans son manteau et la tête baissé. Même le paysage de la ville scintillante sous l'astre lumineux qui s'offrait à lui ne l'intéressa pas. Il avançait tel un cadavre qui fut réanimé pour une sombre besogne. Conduire, l'empêchait de sombrer totalement dans les souvenirs que laissaient les quelques jours passés. Marcher lui offrait ce loisir morose et il ne lutta pas.
« Aucune originalité, un vulgaire roman qui prouve l'ex-centrisme de son auteur » « Un récit mélodramatique incohérent et extravagant » Disaient les critiques de presse. Il y a vais même un critique de renom qui a dit : « Ce livre est une perte de temps que ce soit pour son auteur ou pour son lecteur » lors d'une interview télévisée. C'est à ce moment que la chute commença, le livre ne se vendait plus, et il commença à voir sa carrière toute naissante d'écrivain anéantie. Il avait consacré 5 années de sa vie à ce projet et le voilà balayé par de petits chauves frustrés qui se disent experts. Ce fut long mais non pas à cause de l'écriture de son bouquin mais il lui fallait économiser assez de son maigre salaire afin de contribuer aux frais d'impression; c'était la condition que lui imposa l'éditeur. Elle l'aida elle aussi du mieux qu'elle pouvait puisqu'il refusait de l'embarquer dans cette aventure dont il voulais être le seul responsable.
Le froid l'extirpa soudainement de ses songes et il vit pas très loin une cabine téléphonique. Il appela un taxi qui ne tarda pas à arriver. « Vous prenez la carte bleu? » « Oui, monsieur ». Il s'installa à la banquette arrière et demanda au chauffeur de mettre la radio, pour retenir son esprit d'errer ailleurs.
“wish you were here…”
Encore cette chanson! Ce n'est que du hasard mais il ne s'en plaignit pas. Il était décidé à récupérer Shayma, elle valait plus que tout à ses yeux. Chose qu'il avait oublié après le flop de son livre. Il faut tout de même ne pas oublier que ce fut la destruction de son rêve, le seul qu'il a jamais osé avoir, une destruction soudaine et violente qui l'a plongé dans un état proche de la colère mais teinté profondément de désespoir. Il haïs le monde entier, il rejeta sa famille et ses proches. Il rejeta Shayma qui a toujours été là pour lui et qui l'a soutenu jusqu'à la fin. Il se rappel de ces moments atroces quand elle arrivait chez lui et qu'il refusait d'ouvrir la porte. Il savait qu'elle saura trouver les mots pour l'apaiser, mais il refusa de l'admettre et s'enferma dans son appartement pendant des jours et des semaines. Mais elle ne cessa pas de revenir tout les jours avec des courses qu'elle laissait sous le porche après maintes tentatives de le convaincre de la laisser entrer.
« Monsieur on est arrivé chez le fleuriste voudriez vous, que je vous appel le garçon? » « Non c'est inutile, je vais descendre attendez moi là »
Il choisit les fleurs une à une et demanda au fleuriste de les emballer légèrement, il savait qu'elle n'aimait pas dénaturer les choses. Aussitôt dans le taxi, il se replongea dans la musique de Bliss en suivant la route des yeux. Le rythme pieux de la chanson et la monotonie du paysage le ramena aussitôt à ce fameux jour. Il était 17h30 l'heure à laquelle Shayma avait l'habitude de passer. Il l'attendait avec un mélange d'amertume et de joie. Écouter sa voix l'apaisait pendant quelques minutes, mais il ne voulait pas l'affronter en vaincu. 18H et elle n'était toujours pas là. Elle avait l'habitude d'être ponctuelle. Un heure passa encore et elle n'était toujours pas là, puis des jours sans aucune nouvelle. Il l'a appelé en prenant le soin de cacher son numéros, elle répondait et paraissait en bonne santé mais il ne lui parla pas.
Plus les jours passèrent et plus il savait qu'il était entrain de la perdre. Et aujourd'hui il a décidé d'arrêter tout cela. La vie a détruit son rêve mais elle ne détruira pas son amour. Il n'a qu'une hâte enlacer sa bien aimé pendant des jours entiers et lui poser un baiser au creux de son épaule la faisant pencher de la te vers lui. Elle était à présent le seule souffle qui le retenait à la vie.
« Nous sommes arrivé monsieur, dois je vous attendre » « Non je vous règle la note » Il ouvra la portière et avança sa tête hors de la voiture. Il remarqua aussitôt la lumière provenant de l'appartement de Shayma. Il était pourtant 5h30 du matin. Il vit ensuite sa silhouette avancer vers la fenêtre et il sentit un nœud à l'estomac qui se transforma en une douleur effroyable à la vision de la deuxième silhouette d'homme cette fois s'avancer vers Shayma et l'enlacer avant de déposer un baiser sur son épaule dégarnie.
« Attendez moi finalement »
Il avança vers le porche, déposa le bouquet sur le péan et prit un stylo dans sa poche, se saisis de l'une des pétale, inscrivit quelques mots et rebroussa chemin vers le taxi.

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Sur un banc publique

Posted by DramaR on 16:48 in


Un soir de juillet sur un banc public dans le 7éme arrondissement de Paris:
- Bonsoir.
- Bonsoir!
- Je peux m'assoir à coté de vous?
- Bien sur! c'est un peu pour ça qu'on l'appel un banc publique.
- Dans un monde ou on te juge selon ce que tu possède, on a oublié de savoir partager même les choses qui devrait l'être naturellement. Alors je me méfie. Qu'est ce que tu lis?
- Oh une vielle épopée d'Homère que je revisite pour passer le temps.
- Et tu passe le temps à deux heure du matin sur un banc publique?
- Oui, j'en avais marre des quatre murs qui font office de chez moi, j'en ai déjà assez dans ma tête alors je vais pas m'y emprisonner par un si beau soir de juillet.
- Sage décision. Tu viens d'où?
- Si de mon pays que vous parlez c'est la Tunisie et sinon là tout de suite je viens du 17éme.
- Le 17éme un drôle 'arrondissement, un arrondissement à double facette, comme Paris : Pauvre et riche à la fois, belle et effrayante, vielle et vivante, douce mais fatigante.
- J'aime Paris.
- Qui n'aime pas Paris, n'a jamais connu l'amour.
- Vous avez un accent Italien.
- Bien vu, j'ai passé un bon bout de temps dans le nord Italien, dans un petit village ou on cultive la vigne.
- Et vous êtes Ita...
- Qu'importe ce que je suis. J'ai vu le jour sous la neige moscovite un certain soir de décembre, ensuite j'ai pas mal voyagé.
- Vous voulez une cigarette?
- Non ça ira j'en ai, ah mais vous avez des roulées à ce que je vois. Dans ce cas je t'en prendrais bien une. Merci... Tiens... ça me rappel les années fac. D'ailleurs tu doit être étudiant avec ton sac à dos chargé et ta casquette de contestataire.
- Oui je fais des Mat...
- Tu as tendance à donner plus que ce qu'on te demande. J'ai posé une question et non pas deux. Dis moi, tu aime ce que tu fais? Tu es satisfait? Ça t'amuse?
- A vrai dire je ne sais pas, c'est une question qui me chiffonne depuis un moment.
- Il est souvent plus difficile de poser une question que d'y répondre. Tu hésites, c'est bon signe, tu es sur le bon chemin. Mais j'espère que tu ne tarderas pas à trouver la réponse, car la vie va plus vite qu'on puisse le croire. Tu veux marcher?
- Oui...
- J'ai posé plus de questions que je n'ai donné de réponses. Tu m'en excuseras. A toi donc.
- Et vous , que faites vous si tard sur un banc publique?
- Mon avion vient d'atterrir.
- Vous veniez d'où?
- De Vienne.
- Vous êtes pas parisien donc? Vous avez une chambre d'hôtel dans le coin?
- Non, je viens de quitter le RER qui m'a remmené de Roissy.
- Et vos bagages?
- Tu parles de cabas et de valises? Je n'en ai pas. Tout ce que je possède est dans ce sac.
- Vous m'intriguez! Vous faites quoi dans la vie?
- Allant par là, j'aime bien ce quai de Seine. Je suis avocat, j'écris à mes heures perdus et j'adore les aéroports. Allons nous assoir sur le bord.
Un silence s'en suit que je n'ai pas osé interrompre. Il regardait la lumière qui se reflétait sur l'eau, puis il a pris son sac sortit un calepin et un stylo et commença à écrire. je crois bien qu'on est resté comme ça pendant plus d'une demie heure.
- Je t'offre un café?
- Volontiers.
Aussitôt le café bu, on a marché pendant une bonne partie de la nuit, j'ai eu l'impression que je redécouvrais Paris. Puis, fatigués on a pris place sur un autre banc publique dans le 13éme, le soleil commençait à pointer dans l'horizon:
- Vous allez faire quoi, si ce n'est pas indiscret?
- Je vais me trouver un hôtel pour passer quelques jours ici, Paris me manque.
- A moi aussi, je me rends compte que je ne connais pas Paris.
- Souviens toi d'une chose : la vie est courte, il ne faut pas la passer comme font la majorité des gens. Essaye de vivre mon garçon, eux ils survivent. Essaye d'apprécier tout ce qui t'entoure, et si tu n'y arrive pas cherche ailleurs, ne passe pas ton temps à courir derrière des illusions de bonheur, car il est toujours plus prés qu'on le pense. Au revoir!
Il pris son sac, et partit.

C'est une histoire vraie. Je ne connais pas son nom, je me rappel à peine de son visage, mais je me rappel très bien de sa voix, roque et chaleureuse. Quelqu'un que je ne reverrais surement jamais, mais avec qui j'ai partagé une drôle d'expérience. Et on ne peut vivre ça qu'à Paris.

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Ce soir je suis un chamane

Posted by DramaR on 16:44 in ,
Une fois n'est pas coutumes je me laisse tenter par quelques vers :

Ce soir je suis un chamane
Ce soir je quitte mon univers infâme
Ce soir je rejoint mes terres ancestrales
Ce soir je la chanterai jusqu'à moi

Ô esprits affamés je m'offre à vous
Que ma chair assouvisse votre voracité
Tailladez là, dépecez moi, apaisez toute faim
Et que j'assiste à votre festin

Car ce soir je suis un chamane
Et je la chanterai jusqu'à moi

Je vous entends au loin
Venez donc en moi
Le serpent de feu est déjà là
L'esprit du vent est en chemin
Mon être s'élève enfin
Et je vois et j'entends et je crois

Ce soir je suis un chamane
Et je la chanterai jusqu'à moi

Regardez la,
Elle est la lumière qui éclaire ma voie
Sentez la,
Elle est l'air qui défie toute mes lois
Écoutez la,
Elle est la sérénade de ma foi
Touchez la,
Elle est ma providence, mon destin,
Pauvre fous, vous ne pourrez pas
Car elle est ma Gaïa

Et ce soir je suis un chamane
Je la chante jusqu'à moi
Et ce soir elle est là
Déesse souveraine,
Prenant possession de ses biens
Ce soir je l'ai atteint
Sommet de mon extase
Fin de ma sublimation
Source de mes inspirations

Dansons ma reine, dansons
La nuit est encore là
« Le jour la balaiera »
Emmène moi dans ton paradis
Je suis las de ce monde ci
« Hélas, je ne pourrai pas »
Chante moi une mélopée
Que je ne puisse me réveiller
« Non il faut partir, à présent mon bien-aimé »

Oui, je m'en vais
Mais tout les soirs je serai un chamane
et tout les soir je te chanterai
Jusqu'à ce que tu vienne à moi




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Martha

Posted by DramaR on 16:42 in ,
Une petite nouvelle que j'ai écrite sur plusieurs étapes, et à chacune d'elles je me suis surpris à raconter ce que je ne prévoyais pas de raconter. Vous pouvez retrouver les différentes parties ici et là sur le blog mais je vous la livre en entier, c'est plus simple :p




Le rêve


Elle tira sur sa clope, bu dans mon verre, croisa mon regard et dit: «Alors, tu fais quoi dans la
vie? ». Ce que je fais dans la vie? Ha! Comme si ça l'intéressait. « Je suis journaliste » si on peut
appeler ce que je faisais du journalisme bien sûr, comme s'il suffisait de remplir une colonne dans
un journal pour qu'on puisse t'appeler journaliste. « Journaliste hein! Ça doit être marrant ».
Marrant, ha! Exactement! « Tu m'offres un verre? » Une inconnue qui se pointe, prend place à ta
table et te demande de lui offrir un verre. Je suis entrain de rêver, ça ne peut pas être vrai. Qui es tu?
Et puis quel est cet endroit? Attends, mais ce bar est désert, moi, elle et puis la fumée de sa
cigarette. Aïe! « Bah alors, je t'ennuie à ce point? Va me chercher un martini, au lieu de rêvasser ».
Mais il n'y a personne derrière le bar, comment veut elle que je lui apporte ce martini. Je me levais
quand même, allais au bar et lançais :
-"Y'a quelqu'un?", c'est ma voix? Je suis entrain de faire un rêve étrange...
-"Oui, j'arrive. Que puis je faire pour vous? "
-"Un martini et une bière s'il vous plait,"
-"Ça marche, vous êtes avec Martha?"
-"Martha?"
-"Oui, elle..."
-"Ah! oui." Mais, est ce que c'est moi qui est avec elle ou l'inverse?
« Oui je suis dans ton rêve, je suis ton rêve ou plutôt j'en fais ce que je veux, regardes autour de
toi » j'étais plus dans le bar, mais au milieu d'une place remplie de cris, de pas , de vie... Et elle était
toujours là, son verre à la main, elle écrasa sa cigarette sous le bout de ses talons aiguilles et
lança : « Tu danses? » Ici au milieu des gens, dans la rue, il n'y a même pas de musique. Elle sourit!
Elle lit dans mes pensées? « Oui, je suis pas seulement dans ton rêve, tu m'as dans la peau ». Je
distinguais sa voix malgré tout le brouhaha qui régnait dans le coin. Non, c'est si silencieux,
toujours la même place, mais, plus de cris, plus de pas, plus de vie, juste une mélodie qui semblait
s'approcher de plus en plus et envahissait tout l'espace, m'envahissait, nous envahissait. Le rythme
était soutenu, même le soleil se couchait au loin, me laissant seul avec Martha, qui s'avançait vers
moi. Et plus elle s'approchait et plus je sentait mes membres s'engourdir, mes forces m'abandonner
et mes pensées s'évader. Elle avançait d'un pas lent mais gracieux. Je sentais que je ne tiendrais pas
longtemps, mon souffle devint saccadé et j'avais du mal à rester conscient. Elle était toute proche à
présent, son parfum m'envahissait et son souffle effleura ma joue. Elle prit ma main dans la sienne
et comme par magie mes forces revinrent. Je me retrouvais enlaçant Martha, dansant avec Martha,
épris de Martha. « Tu vois c'était pas si difficile que ça ». Non, c'est d'une simplicité parfaite:
Martha dans mes bras, ses grands yeux noirs dans les miens. Oui je l'ai dans la peau. Elle rapprocha
ses lèvres des miennes. Je sentis son souffle se mêler au mien. L'impatience me gagna et pour un
instant je ne vivais que pour attendre son baiser, pour sentir ses lèvres sur les miennes. Et soudain,
l'obscurité gagna la place, le soleil laissa place à une nuit froide et sombre, mes membres
s'engourdirent à nouveau et Martha qui s'éloignait, Martha qui ne souriait plus, Martha qui n'est
plus. Un bruit strident chassa la musique, et j'immergeai de mon rêve, « Oui, allo » « Tu dors
encore? si tu te pointes pas au bureau, dans 30 minutes tu es viré ». Oui finalement ce n'était qu'un
rêve.



Le hasard


17h30 enfin! Je débranche mon ordinateur, le met dans sa sacoche, rassemble les quelques
brouillons qui trainaient sur le bureau et je m'arrache au siège qui m'a emprisonné toute la journée.
Je dois passer par le bureau du chef pour lui remettre mon article. Et puis non, il va encore me sortir
sa fameuse phrase : «Huh! Au dernier moment, comme d'habitude. » Il l'aura par mail son article, ça
m'évitera de sentir l'odeur infecte de son cigare et entendre la nuisance sonore qui lui sert de voix.
Ascenseur, parking, bip et vroum! Enfin libre. Un week-end à me prélasser sur mon cher canapé
et à trouver des excuses pour ne pas sortir. Première à gauche, au feu prendre à droite et le periph'
hideux t'ouvre les bras pour t'entrainer dans cette succession de panneau d'indications, de feux de
signalisations et de chauffards: La modernité! Tsss. « Route barrée pour cause d'accident grave,
veuillez prendre... » Qu'importe ce que je vais prendre, l'essentiel c'est que je vais rejoindre mon
20m² mal éclairé et mal aéré. J'allume mon GPS. « Au prochain carrefour, prendre à gauche. » Et
comme un élève modèle je me range à gauche pour prendre le trajet conseillé. Au bout de la rue
étroite que je venais de parcourir, une grande place « Serrez à droite, au feu prenez la bretelle » Oui
maitre! Des gestes machinales comme cette voix qui s'efforce d'être humaine sans y parvenir. Au
feu je plonge ma main dans la poche de ma veste à la recherche de mon autre joaillier. Je m'allume
une cigarette, le feu passe au vert, et ma voiture ne bouge pas d'un poil, je ne bouge plus. Cette
place, ces cris, ces sons de pas saccadés, je suis déjà venu ici, ce n'est pas juste une impression de
déjà-vu, je me rappel tout les détails. Je suis déjà venu ici, oui, mais en rêve! Ce rêve qui m'a hanté
depuis des mois, ce rêve qui revenait tout les soirs me rappeler que je suis son prisonnier, ce rêve
qui était plus réel que la réalité.
« Mais tu vas bouger espèce de... ». Je me range sur le coté en ignorant les recommandation du
GPS et je sort de la voiture. Les mêmes senteurs, le soleil qui plonge dans l'horizon, les mêmes
passants qui te bouscules sans crier gare, serait ce encore un rêve. Non cette fois ci c'est bien réel!
Et puis cette mélodie, la même que j'entendais dans mon sommeil! Je cherche des yeux l'endroit
d'où elle pouvait venir, en vain, les passants cachait la vue, tellement ils s'entassaient sur les
trottoirs. Je me fie à mon ouï et j'avance bousculant tout ceux qui me croisent et ignorant les regards
noirs qui se posaient sur moi. La musique fut de plus en plus proche et l'impatience me gagna. Je
sentais que je ne tiendrais pas longtemps, mon souffle devient saccadé et j'avais du mal à rester
conscient . J'arrive enfin à coté de la bouche de métro. Pétrifié, je la vois, je la reconnais: Les
mêmes cheveux sombres, le même regard profond, la même robe rouge. Martha était là, accroupie à
même le sol, tenant une guitare et chantant cette même mélodie sur la quelle on a dansé, dans mon
rêve. Martha jouait, Martha chantait et les gens passaient. Quelques uns laissaient tomber une pièce,
dans l'étui à guitare et Martha les remerciait en souriant, ce même sourire que je voyait dans mon
rêve. Je reste planté là, écoutant Martha et sa guitare, admirant Martha et sa beauté. Les passants se
font de plus en plus rares, la nuit prenait le dessus de plus en plus et le calme commençait à régner
sur la place. Et moi je suis encore là, à quelques mètres d'elle, comme ensorcelé. Elle m'a remarqué,
mais ne faisait pas trop attention à moi. Allumant une cigarette, Elle fini par m'adresser un sourire et
commence à remballer ses affaires. Que dois je faire? Je ne peux pas la laisser partir encore une
fois. Que dois je dire? « Bonsoir, je vous ai vu en rêve »? Martha me tourne dos, tire sur sa cigarette
et part dans la direction opposée.
Moi, je reste encore planté ici la suivant du regard.




Qui est Martha?


« Bonjour, Fab' ». Ah ce sacré Fab' le premier debout de tout le squat et pourtant le plus camé de
tous. Il se réveil à l'aurore grimpe sur le toit pour admirer le levé du soleil, Il faut surtout pas lui
demandé pour quoi tient-il tant à le faire, il se mettra dans tout ces états et boudera pendant le reste
de la journée. Enfin, on rencontre de drôle de pigeons dans des endroits pareils et il n'est pas le pire
exemple. Allez, un café chez Gio, et au boulot. Celui la aussi est un drôle de personnage, qui n'a de
l'italien que le nom ou le surnom devrais je dire. Ah si! son béret, qui date de l'époque à laquelle il
travaillait comme garçon de café à Naples ou on lui a préféré Gio à Mohsen. Depuis il se prend pour
un Napolitain, un vrai. « Martha! » En rallongeant la première syllabe, comme l'aurait prononcé un
Italiano vero, s'il vous plait. « Gio! Comment vas tu? Alors, des nouvelles de la famille à Naples? »
Je ne peux m'empêcher de me prêter à son jeu. « Si, si, va bene la familia. Alora un café comme
d'abitoude? » Un Italien tu parles! Une journée qui s'annonce comme toute celle que j'ai vécu depuis
que j'ai abandonné ma « bonne situation » comme disait mon père. Oui pour résumer, je suis
diplômée en Histoire de L'art, j'avais un bon poste au sein d'un musée de renommée et je faisais des
études de marketing à coté pour reprendre ensuite la galerie d'art de mon paternel, jusqu'au jours ou
je décidai d'abandonner cette vie pour une autre, disons plus satisfaisante à mes yeux. Ma guitare,
mes pinceaux, mes colocataires, les squats et Chez Gio, voilà à quoi se résume ma vie. Un choix qui
ne fut certes pas évident , mais qui m'a libéré d'une vie monotone et ennuyante. Je ne pouvais vivre
entourées de snobs de tout genre et de coincés. Je leurs préfère largement mes colocataires, eux au
moins savent vivre. Aussitôt mon café fini, je me laissait emporter par mes pas, à travers les rues de
la capitales que j'ai préféré à ma ville natale. Je parcourais ses boulevards, ses rues et ses ruelles, en
m'arrêtant de temps à autre pour esquisser un croquis ou deux. J'aimais aussi à me prélasser dans les
parcs, tantôt plongée dans la lecture d'un roman, tantôt chatouillant les cordes de ma guitare. Vient
midi, un bon petit plat « Italo-Tunisien » chez Gio et me voilà partie pour ma petite place, jouant et
chantant pour les passants, bien qu'ils ne le méritent pas . Mais il faut bien gagner sa vie. Oui
messieurs dames, je gagne ma vie! D'une façon peu conventionnelle, mais honnête. Voilà ma
journée, simple, monotone certes mais satisfaisante.
Mais depuis quelques jours, à l'heure des sorties de bureau, j'avais remarqué un homme, la
trentaine, assez grand , habillé et coiffé maladroitement qui se postait à quelques mètres de moi et
qui restait pointé là à m'écouter ou à ma regarder, que sais-je, jusqu'à mon départ. Il ne me
dérangeait pas à vrai dire, et il n'avait pas l'air d'être l'un de ces vicieux que les filles de ma situation
connaissaient que très bien, malheureusement. J'avais l'impression, à première vue, de le connaître.
L'aurais je vu quelques part? Faisait il partie de mon ancienne vie que j'ai volontairement enterrée
quelques part dans ma mémoire? Non, c'est très improbable. Ce n'est pas seulement une impression
de déjà vu, ça va bien au delà de ça. J'ai comme le sentiment que j'avais partagé quelques chose
d'intense avec lui, mais que je ne saurais pas définir exactement. Au bout de quelque temps je
commençais à m'habituer à sa présence, ça devenait une sorte de rendez vous journalier entre nous,
moi accroupie ici, lui debout à coté de la bouche de métro. Un lien mystérieux nous unissait, un
dialogue silencieux s'engageait entre nous, mais il me rendait jamais mes sourires!
Qu'importe de toute façon.




Qui suis je?


Regardez les ces deux là, Martha et son amoureux mystérieux. Ils se sont rencontré comme très
peu de gens peuvent le faire, là ou très peu de gens prennent conscience de ce qui leurs arrivent.
Imaginez les, assis à une table, dansant dans la rue, parlons sans même prononcer mot. C'est bon?
Vous y êtes? Maintenant, dévisagez les, n'ayez crainte ils ne vous remarquerons pas. Observez touts
leurs gestes, toutes leurs mimiques, leurs habitudes. N'y a-t-il pas un détail qui vous saute aux yeux?
J'avoue volontiers que ce n'est pas facile. Moi même, j'ai eu du mal à le percevoir. Qui suis je?
Mais attendez, chaque chose en son temps. Laissez moi d'abord vous aider à voir ce que j'ai
découvert. Mais avant toute chose, il faudrait qu'on scelle un pacte : Vous ne les jugerez pas, ni me
jugerez moi. Si vous vous sentez capable de tenir cette promesse, on pourra continuer...
J'attends votre réponse! Parfait.
Voilà ce qu'il en est : Un jeune homme apparemment blasé, exerçant un métier qui, pour le moins,
ne le satisfait pas, étouffé par un cadre dont il juge malsain et superficiel. Mais qui a une faculté que
rare ceux qui l'ont, celle de rêver! Vous me diriez que le rêve est un phénomène qui survient
pendant notre sommeil, qui résulte de la représentation aux yeux de notre esprit des objets qui
occupent notre pensée et surtout que tous rêvons. Certes, mais ce jeune homme a réussi à voir la
réalité en rêve, d'une certaine manière. Et ce n'est pas un prophète!
Vous êtes toujours là? J'aimerais pas vous perdre, arrêtez moi dés que vous commencez à perdre le
fil. C'est bon? Revenons donc à notre sujet.
Quel est cette réalité qu'il voit en rêve au juste? Exactement, Martha! La question qui nous saute
aux yeux, donc, est : Qui est Martha? Elle a beau se présenter comme elle l'a fait, on la cerne que
difficilement, hein? Moi même je n'y arrive pas, et j'aurais beau essayer je n'y arriverai jamais. Elle
est compliquée, fugueuse, passionnée, aventurière, artiste, autoritaire, confiante, curieuse... et tant
d'autre adjectifs me viennent à l'esprit en me l'imaginant, pas vous? Maintenant mettez les dans la
même scène, cote à cote, quelque chose cloche hein? Je vais vous dire ce que c'est : Sous cet angle,
on se rend facilement compte qu'ils ne sont pas fait pour se rencontrer, n'est ce pas? Ni pour vivre
quoique ce soit ensemble. Et pourtant ils étaient là ensemble, et le pire c'est que ça nous paraissait
d'une évidence et d'un naturel! Vous y êtes? Vous le voyez ce petit détails? Non, pas du tout, et peut
être que même si je le pointais du doigt vous ne le remarquerez point. Parce qu'il fallait avoir rêvé
de Martha ou de ce jeune homme. Concentrez vous, parcourez votre mémoire à la recherche de l'un
d'eux et aussitôt trouvé, une évidence vous sautera aux yeux: Ce n'est qu'une seule et unique
personne! Une personne déchirée entre sa réalité et ses désirs qu'elle effleure de temps à autre. Une
personne qui change de route par le plus grand des hasards, pour découvrir que son rêve est bel et
bien réel. Mais qui n'arrive pourtant pas à s'en saisir, aller à sa rencontre et se contente simplement
de le voir partir tout les soirs.
Qui suis je? Ai je vraiment besoin de répondre à cette question?

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Solitude

Posted by DramaR on 16:36 in
Ce jour là, il décida de quitter sa petite pièce perchée au sixième étage, dévala les escaliers à grande vitesse et trébucha contre une dalle rebelle. La chute fut violente et il sentit tout ses membres endolories. Mais continua à traversé ce long couloir sombre pour arriver devant la Vielle Porte qui le séparait de la rue étroite sur la quelle elle donnait.

Mais avant de la franchir, le doute s’empara de lui : Est ce sage d’abandonner sa fidèle compagne ? Est ce sage de troquer sa beauté sombre contre ce flot de lumière qui ne fera qu’agresser ses yeux au début et révélera la laideur de son corps aux Autres ? Est-ce sage de partir sans elle, elle qui lui a offert un amour inconditionnel alors que tout le monde le rejetait, qui a su accepter défauts et qualités, vice et vertu, qui a partagé le peu de bonheur qui lui restait et le malheur qui l’étranglait ?

Non ça serait la trahir. Il rebroussa chemin et pénétra dans la chambre pour la trouver affalée sur le lit, prise de sanglots. Il se pencha sur elle, caressa sa chevelure noire et sécha les larmes qui ruisselaient le long de ses joues délicates et dit :
- Solitude.
- Oui, mon chéri.
- Viens avec moi ne me laisse pas partir seul.
- Non. Tu sais que si tu dois franchir la Vielle Porte tu dois le faire sans moi.
- Mais la Lumière dehors m’effraye et je ne pourrais l’affronter seul.
- Il le faut.
- Alors je resterai, je ne t’abandonnerai pas. Je ne pourrai pas vivre sans toi.

Il éclata en pleur. Elle le prit dans ces bras maigres, déposa un baiser sur sa joue humide et dit : « La première fois que je t’ai vu, je savais que tu étais une proie pour moi que je te hanterai nuit et jour jusqu’à ce que j’arrive à ma fin. Te détruire était ma mission, ranger le peu d’humanité qui te restait était mon but. Je savais que Les Autres t’ont blessé et t’ont abandonnée à moi, une proie meurtrie facile à chasser.

Mais dés lors que j’avais décidé de sortir mon épais de son fourreau et d’achever la tache qui m’a été confié, j’ai vu dans tes yeux une lueur sombre. Une lueur que seul mon miroir reflète. Et quand je t’ai touché, j’ai sentit une froideur que seule ma peau peut supporter. A ma vue tu n’as pas eu cette peur que Les Autres ont, en me voyant et qui ne fait qu’augmenter ma haine pour eux. Je croyais que j’avais pitié de toi, mais mon maitre m’a si bien appris à haïr mes proies et chasser ce sentiment humain. Alors je me suis reprise, sortis ma lame et la brandit au dessus de ta tête. Mais je fus incapable de l’abaisser et de torturer ton âme jusqu’à ce qu’elle m’appartienne.

Ce sentiment que j’avais pour toi n’était pas de la pitié, non. Ce sentiment je ne le connaissais pas. Mon maitre m’a parlé de toutes les émotions humaines et m’a appris à lutter contre elles, car elles m’empêchent d’accomplir mon destin. Mais ce sentiment je ne le connaissais pas. Mon maitre m’a dit ne parle pas à ces humains, brise leur cœur et ramène moi ce qui reste de leurs âmes. Mais ton regard m’hypnotisait de plus en plus, j’ai lâché mon épais, j’ai abandonné mon armure dont je ne me suis pas séparé depuis ma venu au monde comme me le commandait mon maitre. Je me suis abandonné à tes bras, à tes baisers et aux mots que tu savais si bien dire. Et ce sentiment à présent je le connais, mon maitre ne m’en a pas parlé, car il savait qu’aucun entrainement ne pouvais le vaincre, qu’aucune âme humaine soit elle ou pas, ne pourrait le repousser. Ce sentiment je le connaissais pas et tu me l’a si bien appris que j’avais décidé de ne plus faire de mal à personne, d’arrêter ma chasse et de m’abandonner à toi. Je voulais changer à tout jamais, parce que tu m’as fait découvrir ce sentiment, celui que les humains appellent l’Amour. J’avais décidé de vivre l’éternité à tes cotés. Mais je ne peux changer ma nature, je fus conçu pour accomplir un destin. Et je ne pourrais m’en écarter longtemps. Je finirais par te consumer et te détruire.

Alors va t’en mon amour, traverse la Vielle Porte et quand la Lumière t’envahira, tu m’oublieras et les Autres voudront bien de toi. Moi je ne t’oublierai jamais, mais je ne te reverrai jamais. Alors, va t’en mon amour, laisse moi expié mon chagrin et rassembler mes forces. Car je dois affronter le sourire moqueur de mon maitre et cacher ma mélancolie. Va-t’en mon amour, aussi loin que tu pourras, moi je reste ici. »
Il se releva, l’embrassa une dernière fois et partit à tout jamais.

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